"J'ai confirmé au bureau national de l'UNEF de ce vendredi que je quitterai la présidence de l'UNEF lors de la réunion du collectif national qui aura lieu le samedi 8 décembre", a-t-il déclaré.

"J'avais dit au congrès dernier [en mars 2007] que je ne ferais pas l'intégralité de mon mandat et que je partirais avant la fin de l'année civile", a-t-il poursuivi. "Je pars donc pour des raisons personnelles, et parce que c'était prévu. J'ai le sentiment d'avoir 'fait le tour' à l'UNEF, et je pense que c'est important de passer le relais à des équipes plus jeunes", a-t-il ajouté. "Le 8 décembre, Jean-Baptiste Prévost, vice-président, sera le seul candidat à l'élection de la présidence, et il sera élu", a-t-il encore dit.

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Bruno Julliard quitte les bancs de l’Unef
Libération samedi 1 décembre 2007

Les Français l’ont découvert avec sa tête de premier de la classe, ses pulls à col montant et son sourire gamin, lors de la crise du CPE. Alors que les manifestants déferlaient dans toute la France, il rassurait, occupait les médias, et hissait l’Unef au rang d’acteur central du mouvement.

Président du principal syndicat étudiant depuis 2005, Bruno Julliard, 26 ans, annoncera ce lundi qu’il quittera la direction de l’Unef le 8 décembre, avec le sentiment d’avoir encore une fois gagné dans la crise actuelle. S’il garde le mystère sur son avenir, il sera bien candidat aux municipales à Paris sur une liste de Bertrand Delanoë. La décision est prise. Reste à déterminer l’arrondissement d’atterrissage.

Le patron de l’Unef, actuellement en master de droit public à Lyon, est un habile manœuvrier, fin connaisseur des appareils et doué d’une réelle intuition politique. Il aurait pu s’enferrer dans la position ambiguë adoptée en juillet face à la loi Pécresse : contre le texte mais pour la négociation. Mais il s’en est sorti, poussant la mobilisation jusqu’au bout tout en préparant la sortie. «Heureusement qu’il y avait l’Unef pour négocier et faire que le rapport de force instauré grâce à la mobilisation serve à quelque chose», explique Bruno Julliard de son ton saccadé, dans une allusion à l’appel de l’Unef à arrêter le mouvement après les gestes de la ministre de l’Enseignement supérieur.

Face à ses détracteurs qui lui reprochent sa proximité avec le PS, il a voulu faire de l’Unef un vrai syndicat défendant les étudiants en voie de paupérisation, plutôt qu’une simple courroie de transmission d’un parti. Dès 2000, pourtant, ce fils d’une militante PS élue maire du Puy-en-Velay en 2001 a pris sa carte au PS. Mais il l’a rendue en 2005, une fois promu à la tête de l’Unef. On le dit alors proche d’Henri Emmanuelli – il vote non au référendum européen. Durant la campagne présidentielle, ses relations sont plutôt fraîches avec Ségolène Royal. Désormais non encarté, il est présenté comme un candidat «de l’ouverture» à Paris.

Lors du Congrès de l’Unef au printemps, il avait annoncé qu’il ne terminerait pas son mandat et partirait avant la fin 2007. Le vice-président Jean-Baptiste Prevost est le seul candidat à sa succession. «Je crois que j’ai fait le tour», dit Bruno Julliard, qui avoue tout de même un regret : «ne pas avoir réussi à rapprocher les problèmes des jeunes des banlieues et ceux des étudiants».