J'emmenais ce dimanche ma tribu dans un lieu que je ne connais pas bien, et qui m'est pourtant "bizarrement" familier (ça ne vous est jamais arrivé de vous sentir chez vous dans un lieu où vous n'êtes pas sensés être chez vous ? bien sûr que si); à vrai dire je dois d'ailleurs avoir pas mal de cousins dans les parages; il s'agit du
Faouët.
On se permettait une pause dans un pub bzh désert, enfin non justement,
pas désert. Il y avait là un poète, discret et pourtant enclin à dépasser les barrages habituels qui séparent les humains. Le
hasard en Bretagne fait souvent bien les choses pour peu qu'on garde les oreilles et les yeux bien ouverts, et le bref échange qui a eu lieu m'a immédiatement fait penser à la chanson de Servat
"Il est des êtres beaux"... Bien sûr, ces rencontres peuvent se passer partout ailleurs qu'en Bretagne, mais il n'y a qu'ici que je sais renifler à peu près correctement les signes et les correspondances...
Dans ce pub, hormis pleins d'objets remplis d'histoires et d'histoire, une belle photo du camarade Ferrat rayonnait, et ce poète,
Stewan Arkos, m'a donné l'autorisation de partager avec vous le texte qu'il a écrit à l'occasion de son décès:
REFRACTAIRE
Mise en valeur du texte, exploitation de la voix grâce à ce tour de France à la recherche du meilleur pour lui même pour mettre en valeur l'intérieur de soi prêt à éclater à la face de ces français avides de stars éphémères mais qui a pu grâce à sa vélocité et son esprit exacerbé trouver le bonheur, le bonheur simple des gens honnêtes et de plus, tout en clamant ses pics aux politiciens fourvoyés dans l'erreur et assouvis au groupe a pu développer cet havre rocheux posé dans cette Ardèche à l'antithèse de la vie des paillettes fière des couleurs d'été et de sa culture ancestrale assenant de temps en temps des messages purs de clairvoyance sans travailler au dur labeur de cette aridité faussement aliénée d'esprit pour tous ces étrangers impropres à la digestion de ces individus cloitrés dans leur palais de glace asservissant par millions une classe affaiblie par tant d'année d'œillères posées pour qu'ils ne puissent entrevoir des chemins de liberté pourtant encore existante dans notre France aux multiples facettes emplies de bonheur simple et surtout de l'amour des belles choses comme posées là à qui sait les cueillir sans les blesser comme tant d'hommes l'ont fait dans ces barbaries emplissant les trains de ces morts à venir ou tuant par plaisir pour asservir et proclamer des républiques fantoches mais il a été le seul à allier sa voix si belle et particulière pour enrichir de ses pamphlets notre connaissance des poètes d'Aragon, Neruda d'autres et donner la puissance, que nul système ne pourra jamais asservir, celle de la liberté même presque rendue à l'état de cendre à la braise couvant sur l'âtre de la révolte réveillée par le souffle du Poète; bravo Monsieur FERRAT et merci de nous avoir émus et enrichis de cinquante années de repères dans notre quête de bonheurs incertains mais si proches en vous écoutant, digne jusque dans votre départ drapé de toute sincérité réciproquement lié en rêvant à l'amour si souvent recherché!.. Merci d'avoir été un de mes prédicateurs hors des systèmes, des asservisseurs philosophiques.
A Mr Charles Emmanuel MOREAU (MANEL) qui m'a fait découvrir ARAGON par vos belles chansons
Élève et ami au collège Édouard Herriot
A Rostrenen
Pour Jean FERRAT Le 17/03/2010 10h00
ANTROPOLOGUE SOCIETAL - STEWAN ARKOS
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