Chute d’un enfant sans papiers
L’enfant de 12 ans a été hospitalisé dans un état grave après avoir chuté accidentellement jeudi à Amiens du 4e étage d’un immeuble en voulant fuir avec son père la police qui s’apprêtait à les interpeller.

Une famille qui avait demandé l’asile politique
L’accident se serait passé vers 8h30, a-t-on indiqué au commissariat de police d’Amiens qui est intervenu dans le cadre d’une réquisition du procureur de la République de la ville.
Le père de famille, âgé de 33 ans, sa femme, âgée de 29 ans, et leur fils avaient effectué plusieurs demandes d’asile politique et de titres de séjour, toutes rejetées depuis février 2005, peu après leur arrivée en France.
L’enfant a été transporté « dans un état grave » à l’hôpital Nord d’Amiens. Il est en ce moment entre la vie et la mort.

20Minutes.fr

ON NE PRATIQUE PAS LA CHASSE À L’ENFANT SANS « DÉGATS COLLATERAUX »
Communiqué du 9 août 2007 de RESF

C’est un enfant, il a douze ans, il est entre la vie et la mort à Amiens. Il aurait pu être Chinois, être plus âgé, et le drame aurait pu avoir lieu à Dôle, Lyon, Lille ou n’importe où en France. Ce n’est pas un accident. C’est l’effet direct et inéluctable de la politique imposée aux préfectures et aux policiers par le gouvernement. Les services sont soumis à des quotas en matière d’interpellation (125 000 exigés par le ministre en 2007) et d’expulsions (25 000).

Oui, les sans-papiers sont pourchassés par la police. Jusque chez eux.

D’autres drames, moins spectaculaires, se déroulent partout en France : à l’heure où nous écrivons, 10 parents (pères ou mères) d’enfants scolarisés sont placés en centre de rétention par la préfecture de police de Paris, en attente de leur expulsion pendant qu’à la maison le parent échappé à la rafle et les enfants sont dévorés d’inquiétude devant leur avenir de demi-orphelins. A Metz, un autre père de famille risque l’expulsion par l’Allemagne vers la Mongolie. Et on pourrait poursuivre cette liste qui dénombrera toujours en deçà de la réalité arrestations et expulsions, familles déchirées et vies brisées….

Le Réseau sans frontières est fier de défendre ces familles, ces enfants ; il s’efforce de construire la solidarité nécessaire, même en cette période où l’Etat, quoiqu’il en dise, en profite pour mettre les bouchées doubles.

Les enfants de ce pays, où leurs familles sont venues chercher tolérance et liberté ont le droit de vivre comme tous les enfants, sans la peur quotidienne au ventre, de même que leurs parents.

Il faut mettre fin aux expulsions, et aux pratiques auxquelles les forces de police se livrent, et donner à ceux qui vivent à nos côtés le droit au séjour...
vendredi 10 août 2007. http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article7428