"En raison des avancées obtenues par les étudiants, l'Unef appelle donc à la levée des blocages et à la suspension de la grève sous sa forme actuelle".
"Je suis satisfait du résultat, il est directement issu des avancées qu'ont obtenu les étudiants mobilisés", a déclaré à l'AFP Bruno Julliard, le président de l'Unef.
Pour lui, "le rapport de force doit se poursuivre par d'autres formes, par des batailles locales sur les questions de démocratie universitaire ou contre la précarisation des personnels, ou par des assemblées générales", a ajouté le responsable étudiant.

Se disant "vigilant" sur la traduction des promesses du gouvernement, il a "mis en garde les étudiants contre les risques de radicalisation et de pourrissement qui pourraient rendre difficile la mobilisation des étudiants dans les mois ou les années qui viennent".

Selon lui en effet, il y aura "des batailles importantes à mener pour maintenir le service public de l'Enseignement supérieur, de solidarité avec les personnels".
Un peu plus de 2.000 étudiants et lycéens, selon l'UNL (syndicat lycéen), 1.300 selon la police, ont manifesté jeudi à Paris.
Venus d'universités parisiennes comme Paris I-Tolbiac ou Paris IV-Sorbonne et de lycées parisiens et franciliens (Fénelon, Hélène-Boucher, Michelet, etc.), les manifestants portaient des banderoles où l'on pouvait lire par exemple: "pour des diplômes nationaux", "ni sélection ni privatisation, contre la LRU, tous dans la rue", "Pécresse, serre tes fesses, on arrive à toute vitesse".
Dans le défilé, les manifestants scandaient: "Pas de facs d'élite, pas de facs poubelles, à bas les facs concurrentielles", ou encore "Y'en a ras-le-bol de ces guignols qui ferment les usines, qui ferment les écoles et qu'en rigolent".
Arrivés à partir de 14H00 sur la place d'Italie, les lycéens ont attendu, malgré la pluie, les différents cortèges étudiants, afin de faire "converger" les deux défilés prévus jeudi, dans le cadre de l'appel national à la manifestation de la coordination étudiante et des deux syndicats lycéens Fidl et UNL. Les deux premiers demandent l'abrogation de la loi Pécresse.

"Nous sommes un peu moins que mardi (dernière journée de manifestations), mais plus que la semaine dernière, donc nous sommes contents", a déclaré Kamel Tafer, l'un des porte-parole de la coordination nationale étudiante.
"La coordination appelle à poursuivre la mobilisation jusqu'à l'abrogation, les blocages et les grèves car nous ne sommes pas satisfaits de ce qu'a proposé Valérie Pécresse mardi, contrairement à l'Unef", a-t-il ajouté.
Par exemple, "le cadrage national des diplômes (annoncé par la ministre, ndlr) est une promesse mais elle ne prend pas la forme d'une loi ou d'un décret", a-t-il expliqué.
Réclamant l'"ouverture de négociations avec les lycéens", la présidente de l'Union nationale lycéenne (UNL), Floréale Mangin, a rappelé à l'AFP ses inquiétudes quant à l'"orientation active" (préinscriptions) prévue dans la loi.
Elle a également rappelé sa volonté que le bac reste "le premier diplôme de l'enseignement supérieur".
Le syndicat étudiant Unef, qui a seul négocié avec le gouvernement une sortie de crise concertée, n'a pas appelé à cette manifestation.
Dans le cortège, on trouvait aussi des banderoles de l'Ecole normale supérieure (ENS) et de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS): "Pour un vrai service public de l'enseignement et de la recherche" et "abrogation de la LRU" (loi Pécresse sur l'autonomie des universités).

Source: (AFP) - 29/11/07