La réforme des régimes spéciaux de retraite, la poursuite en 2008 du plan Fillon pour allonger à 41 ans, puis 42 ans la durée de cotisations et diminuer le montant des retraites, l’instauration des franchises médicales procèdent d’une même logique de régression sociale : il s’agit de casser les dispositifs de solidarité imposés aux employeurs pour laisser le champ libre aux assurances privées et aux fonds de pension.

Au service du MEDEF, Sarkozy, ses ministres et les médias nous mentent !
La Sécu, les régimes de retraite en faillite ? C’est la catastrophe ! Le trou de la Sécu, 12,7 Mds d’€ est « abyssal » ! La population vieillit, on ne pourra bientôt plus payer les retraités. « La France est en faillite », les caisses sont vides, il faut accepter des sacrifices ! Les franchises médicales, l’allongement à 41 ans de la durée des cotisations pour la retraite, l’augmentation du reste à charge pour les assurés sociaux, permettront de sauver notre système de protection sociale. Ces réformes sont « nécessaires » et se font, bien sur, au nom de l’équité !

C’est faux ! L’argument financier ne tient pas la route ! Les 12,7 Mds d’€ sont à comparer au « paquet fiscal » de 12 Mds d’€ que Sarkozy a, dès son élection, offert aux contribuables les plus aisés. Le « trou de la Sécu » n’existerait pas si l’Etat et les employeurs payaient leurs dettes envers les organismes de sécurité sociale. Au titre de 2007, l’Etat a une dette de 18 Mds. Il s’agit principalement des taxes affectées à la Sécu (tabac, alcool, assurances auto, TVA, etc.). A ces 18 Mds d’€, il faut ajouter environ 2 Mds d’€ de retard de paiement des entreprises et près de 3 Mds d’€ d’exonérations de cotisations patronales non compensées. Ces exonérations s’élèvent à 30 Mds d’€ pour 2008. La Cour des comptes dit que « leur efficacité sur l’emploi ne peut être démontrée ».

La situation des retraités est catastrophique ! Le pouvoir d’achat des retraités ne cesse de baisser. Le gouvernement augmente les pensions de 1,1% pour 2008 alors même qu’il envisage une hausse annuelle d’environ 2,4%, chiffre sans rapport avec la hausse réelle des prix. La décote pénalise en premier les femmes et les salariés à carrière incomplète en instaurant une pénalité pour le calcul de la retraite.

C’est inefficace et dangereux ! La réforme envisagée des retraites va aggraver la situation des futurs retraités et en aucun cas, résoudre quoi que ce soit. 3 salariés sur 4 se demandent à quel âge ils pourront partir à la retraite et pour toucher combien. Le gouvernement veut allonger à 41 ans la durée de cotisation et baisser le niveau des pensions. Il veut annuler les dispositifs de départ anticipé pour carrière longue et aggraver le système de la décote. Le MEDEF réclame que l’âge légal de départ à la retraite soit reporté à 62 ou 63 ans. Il exige aussi que les cotisations des employeurs soient revues à la baisse. Leur projet est de livrer notre système solidaire basé sur les salaires à la finance et à la spéculation.

Ne les laissons pas jouer nos retraites à la bourse !
Des solutions existent. Pour améliorer les systèmes de retraites, il faut :
- Mettre fin aux exonérations de cotisations sociales qui n’améliorent rien d’autre que le bien être des patrons ;
- Lutter contre la précarité et le chômage et défendre le Code du Travail aujourd’hui menacé de disparition ;
- Lutter contre le travail illégal qui prive les caisses de cotisations. Au lieu de pourchasser les travailleurs clandestins surexploités, tapons à la source : chez les employeurs !
- Augmenter les salaires et les cotisations patronales : jamais les profits n’ont été aussi hauts et les salaires aussi bas !
- Revaloriser l’ensemble des retraites et rattraper les pertes de pouvoir d’achat accumulées !
- Une retraite à taux plein après 37,5 années de cotisations. Les années de formation et de chômage doivent être pris en compte.
- Prendre en compte la pénibilité au travail par des départs anticipés. L’âge légal de départ en retraite doit être 60 ans pour tous.
- Cela passe par l’abrogation des lois Balladur (1993) et Fillon (2003)
Nous appelons les salarié-e-s, les privé-e-s d’emploi, les retraité- e-s, l’ensemble de la population à se mobiliser pour contrer ces destructions des outils solidaires que nos aînés ont mis en place à la Libération.

Source: http://rennes-info.org